Sultanat d'Oman

Après une année bien remplie, les vacances sont arrivées. Manu et moi avions envie de profiter du soleil et surtout de grimper.
Il nous a pas fallu longtemps pour décider de la destination. La réputation sur la beauté du pays nous a conduit au Sultanat d'Oman.
Le pays est composé d'une nature très sauvage et les gens que nous avons côtoyé sont gentils et accueillants.
Le paysage est très montagneux et le terrain accidenté n'a rien à envier à la Corse. L'alternance de Wadi (canyon) et Djabal (sommet) donne aux sites un caractère grandiose.
L'eau est également très présente contrairement à ce que l'on s'imagine d'un pays où il fait 35° à l'ombre en hiver.

Quant à l'escalade, elle est comme on aime : du calcaire à la dolomie, des voies en terrain d'aventure le plus souvent, des endroits sauvages où l'on est sûr de ne croiser personne.Le rocher est très vertical, de qualité variable mais pas patiné du tout.
L'escalade est souvent engagée, les protections délicates voir impossibles par moments. Nous avons pris une journée de repos dans tout le trip non pas pour se reposer physiquement mais plus mentalement de l'engagement total que certains itinéraires exigent.
Nous sommes restés 11 jours sur place et avons traversé une grande partie des massifs montagneux.
Les voies font entre 200 et 1200 mètres. La sensation qui dominent est l'océan de caillou qui nous entourent et les immenses possibilités d'ouvertures.
Nous avons réussi à grimper dans 6 massifs différents pour réaliser 8 journées d'escalade.
Le manque d'informations sur les voies d'escalade existantes et l'approximation de certains topos rendent les accès délicats ou difficiles à comprendre.
C'est bien souvent l'Aventure avec un grand "A".

Lors d'un séjour comme celui-ci, de nombreux soucis peuvent arriver et nous n'avons pas déroger à la règle. Une liste non exhaustive de nos expériences malencontreuses :
-Manu s'est entaillé le doigt le premier soir sur un demi centimètre. Tous les strerilstrips des deux pharmacies ont été utilisées pour réparer la coupure. Il a fait tout le séjour avec le pouce en poupée. C'est moins pratique pour grimper.
-Boite à vitesse du 4x4 bloquée en position courte. C'est très pratique pour rouler sur les pistes mais beaucoup moins sur les autoroutes. Heureusement le 4ème garagiste de Toyota a opéré avec magie et a résolu le problème à la omanaise, c'est-à-dire tranquillement...
-Lors de notre journée dans le désert, nous avons réussi à enliser la voiture de façon telle que des bédouins sont venus à notre secours pour désensabler le 4x4. Au passage nous avons était obligé de couper un bout de corde servant à hisser les sacs en grande voie.
-Nous nous sommes fait bloquer la voiture au terminus de la route de Wadi Tiwi. Les propriétaires des véhicules qui bloquaient le nôtre étaient partis en ville. Une grande partie du village de Miban s'est mobilisée pour appeler les propriétaires de voitures.

Un jeu de Tétris a commencé sous nos yeux incrédules. Un omanais du village (rencontré le matin au café à Tiwi) s'est installé au volant de notre voiture et à manœuvrer de main de maître aux centimètres près pour sortir la voiture. Cela a duré une demi-heure pendant laquelle des sueurs froides nous coulaient dans le dos.
Au final nous nous faisons la réflexion que nous sommes meilleurs en escalade qu'en conduite automobile ou en mécanique. Ce dont nous ne doutions point.

En tout cas, ce voyage aura resserré les liens d'amitié entre Manu et moi.
Ce fût une expérience enrichissante et ce voyage sera sûrement une destination proposée dans le futur par nos soins.