Guides de haute montagne

Ski de randonnée en Turquie

Mercredi 17 Avril 2013

Comment résumer un voyage d'une semaine plein d'émotions et d'aventures quand en plus on l'impression qu'il a duré des mois...
Je vais tenter de vous situer le décor.
Tout d'abord, le projet a commencé deux ans plus tôt avec une farouche envie d'aller skier à l'étranger. Manu était déjà aller en Turquie pour skier il y a des années mais il n'a jamais vu les montagnes : froid, neige et tempêtes ont accompagnés son séjour de l'époque. Des années plus tard, l'option tardive en saison nous a été plus favorable.
Fin mars à mi-avril semble être une période très adaptée pour la pratique du ski dans le massif du Bolkar, de l'Aladaglar et sur les volcans Anatoliens.

Après une journée complète de voyage, nous prenons contact avec le sol turc et sa chaleur qui nous surprend: va-t-on encore trouvé de la neige?
Après une nuit courte mais régénératrice pour la troupe, nous voilà au petit jour au départ du Hasan Dag.
En montant à ce volcan, nous saisissons l'étendue de la plaine anatolienne et la beauté de ces sommets isolés et dominant le plateau qui nous entoure.
Le dénivelé de 1400 mètres est avalé au petit trot et l'altitude du sommet ne paraît pas gêner les efforts de l'équipe.
Nous descendons plus bas que notre altitude de chaussage et nous comprenons déjà que Bilal et Ozgur (nos prestataires sur place) sont d'une efficacité rare.

De cette journée d'acclimatation, nous retiendrons plusieurs choses : l'équipe est solide, le prestataire compétent, et qu'il faut partir tôt si l'on veut avoir de la bonne neige pour descendre.
Après un hammam sur le trajet, nous nous rendons dans le massif du Bolkar. Le massif paraît raide mais Ozgur nous certifie que l'option est bonne. Nous optons pour un repérage pour optimiser nos chances de réussites le lendemain. Bien nous a pris puisque nous prenons un but mémorable pour cause de vent tempétueux à tel point que le minibus tangue dans tous les sens et une marche arrière de 2 km nous ramène au village.
Nous gardons l'option pour le lendemain mais envisageons déjà un plan B au cas où...



Le réveil à 4h nous confirme ce que nous craignons. La tempête de vent s'est renforcée durant la nuit allant jusqu'à déplacer nos sacs d'assistance sur la terrasse extérieure.
Nous partons donc directement vers le massif de l'Aladaglar et les Monts Taurus.
Le vent est moindre en vallée et l'option est excellente. Nous faisons un joli tour dans le massif même si le vent nous contraint à nous arrêter 100 mètres sous le sommet car les gens tombent par terre tant le vent est puissant. Une dénivellation de 1600 mètres est tout de même réalisée.
Nous retournons donc en vallée pour profiter de nos nouveaux quartiers au village de Camardi.

Aujourd'hui nous optons pour une combinaison de deux activités : ski de rando et canyoning.
La randonnée du jour est un voyage en soi. Nous montons dans le canyon de Narpuz pour redescendre par le Cimbar canyon.
Les paysages sont toujours aussi féeriques et la descente dans le canyon de Cimbar vaut effectivement à elle seule le voyage.
Le franchissement du col n'est pas une mince affaire et nous sommes confrontés comme toujours à l'inexactitude des cartes.
Le GPS est un compagnon de voyage assez indispensable pour l'évolution dans ce massif.

Un court passage escarpé de désescalade nous contraint à sortir la corde mais quelle beauté naturelle que cette étroitesse dans ce canyon de descente.
Une grosse journée quand même avec 1400 mètres de dénivelé.
L'après-midi est consacré à la visite du village, la dégustation de pâtisseries locales en tout genre et à la traditionnelle taille de la moustache....

Pour cette 4ème journée et la mi-parcours, la neige s'est invitée sur le séjour. On retournons donc dans la vallée d'Emli pour aller au col d'Avcibelli à 3180 mètres d'altitude. Une belle journée dans la neige poudreuse qui laisse présager du bon ski à la descente pour les jours à venir.

Aujourd’hui, nous profitons de la grande journée de beau temps pour monter au Mont Emler et ses 3720 mètres.
Le passage de départ est un contournement astucieux du canyon de descente dont seuls les paysages calcaires recèlent.
Une belle descente en neige duveteuse nous ramène aux voitures pour un barbecue dont nous rêvions tous.
Ozgur et ses comparses semblent être de fins télépathes.
Les corps et les esprits commencent à être fatigués et un repérage tardif nous permet d'envisager une sortie plus adapté pour la journée du lendemain pour profiter encore une fois d'une neige poudreuse tombée dans la nuit.

La matinée a commencé par un transfert dans un moyen de locomotion hors du commun puisqu'il s'agit d'un tracteur ou plus précisément de la benne du tracteur.
Un moyen de s'acclimater au froid ambiant et de comprendre ce massif dans sa partie Nord peu exploré et dont les informations sont plus que maigres. Nous optons pour un sommet à 3200 mètres d'altitude dont le nom est inconnu mais dont sa descente Nord est une pure merveille de neige froide.

Pour preuve, cette photo qui témoigne d'un ski excellent avec un paysage de fou. Le départ avec les skis au pied a permis à tout le monde de se reposer durant cette journée y compris avec la hammam de Develi dont le masseur est petit mais costaud.
Nous nous rendons par la suite à la station de ski de Erciyes pour tenter le sommet le lendemain.

Après une bonne nuit récupératrice, nous voilà partis pour l'ascension du Mont Erciyes et ses 3917 mètres.
L'équipe montre des signe de fatigue mais tout le monde arrive au sommet par un temps dégagé, ce qui nous permet d'admirer les massifs traversés ainsi que la ville de Kayseri que nous dominons.

L'équipe au sommet du Mont Erciyes.

Ski de randonnée en Turquie
Un grand merci à tous les participants pour nous avoir fait confiance et un très grand bravo à tous : Cinzia, Laetitia, Nathalie, Pierre et Pierre, Walter, Christian et Béno.

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Manu et Cédric